Comment se débarrasser d’un hoquet

Il existe plusieurs techniques pour réduire la durée de ces contractions du diaphragme qui peuvent être très gênantes.

Hips ! Ce drôle de bruit qui surgit tout d’un coup et se répète intriguait déjà les Grecs anciens. Dans « le Banquet » de Platon, Aristophane ne peut faire son discours en raison d’un hoquet pour des raisons digestives. Et c’est Galien, un des fondateurs de la médecine, qui avance les premières pistes : il serait provoqué par de violentes contractions de l’estomac. Au XVIIe siècle, des praticiens anglais y voient un signe d’hystérie…

La réalité : « Le hoquet est provoqué par une contraction du diaphragme et des muscles intercostaux », explique le docteur Serge Smadja, médecin à Paris et responsable de SOS médecins. Au départ, c’est une « irritation du nerf vague », qui déclenche cet ordre de contraction musculaire. Ce nerf innerve une grande partie de notre organisme. Le « bruit » est provoqué par le passage intempestif de l’air dans notre glotte. À intervalles de quelques secondes… selon les contractions.

Le hoquet n’a le plus souvent aucun caractère de gravité. « C’est une sorte de réflexe. Tout le monde peut être concerné par le hoquet, même les tout-petits. Il passe tout seul le plus souvent. » Il existe toutefois des hoquets « résistants » ou réfractaires, qui peuvent durer plusieurs années. C’est le cas d’un Américain, Charles Osborne, qui l’a eu pendant… 68 ans ! « Certaines pathologies graves, comme les cancers de l’estomac, ou des affections du système nerveux, comme la maladie de Parkinson, peuvent provoquer des hoquets à répétition », ajoute le docteur Smadja.

Il a aussi été observé que le stress, les émotions fortes, voire les pleurs, peuvent déclencher un hoquet. Ce n’est pas étonnant car le nerf vague joue un rôle dans le développement de nos émotions. Des traitements médicaux peuvent, mais de façon rare, le provoquer. Il a été rapporté, sur la liste des effets secondaires de médicaments de la classe thérapeutique des corticoïdes, mais aussi sur celle des benzodiazépines, qu’ils pouvaient parfois avoir ce type de conséquences. Le hoquet peut parfois en dire long sur notre état du moment !

Ce qui fonctionne pour s’en débarrasser

Pour s’en débarrasser, il existe une flopée de méthodes dites « de grand-mère ». « Aucune n’a totalement prouvé son efficacité mais certaines marchent mieux que d’autres », rappelle le docteur Smadja. « Bloquer sa respiration, pendant un moment, par exemple car cela stimule le nerf vague », poursuit le médecin. Pour les mêmes raisons, boire de l’eau fraîche fonctionne assez bien.

Plus étonnant : on peut obtenir le même effet en appuyant — doucement — sur ses globes oculaires. « En revanche, je suis assez sceptique sur les cris pour faire peur. Ça marche assez mal », commente le responsable de SOS médecins. Idem pour la tête penchée vers le bas ou la technique consistant à se forcer à penser à autre chose.

Se débarrasser d’un hoquet est une chose, évitez de l’avoir en est une autre. Sachez que certains aliments sont à proscrire. C’est le cas des chewing-gums : « Ils ont tendance à provoquer de l’aérophagie et c’est un facteur déclencheur », avance le docteur Smadja. Les boissons gazeuses présentent le même inconvénient. Gare aussi aux repas trop copieux. Le tabagisme, en favorisant la toux, provoque lui aussi ce réflexe respiratoire.

source:le monde Marc Payet

kmayoo@kmayoo.com

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