L’ORPAILLAGE, UN VERITABLE LEVIER DE DEVELOPPEMENT DURABLE POUR KEDOUGOU !


 Sega KEITA
Président de CERP (Président de Convergence Ethique et Responsabilité Politique de Kédougou)

A ___ HISTORIQUE DE L’ORPAILLAGE :

Si l’État est incapable réellement de trouver emploi pour les jeunes de la région, ce serait criminel voire inhumain, de leur ôter le seul fromage que la nature leur a offert sur la terre leurs ancêtres, par des arguments tirés par les cheveux. Les Aztèques, Mayas et Égyptiennes ou Grecs, avec le commerce du sel, de l’or, des pierres précieuses et autres denrées géographiquement spécifiques ou bien encore des pratiques ancestrales la poterie, le tissage, la sculpture. L’Afrique Noire quant à elle, n’a pas échappé à la règle, berceau de l’humanité d’abord, elle a forgée des civilisations millénaires qu’elle a su jalousement garder

Parmi ces civilisations, celles d’Afrique de l’Ouest furent remarquables avec les empires du Mali, du Ghana … qui ont bâti toutes leurs lumières sur les activités commerciales de l’or. Cet héritage s’est révélé en réalité traditionnel voire ancestrale et qui demeurent encore aujourd’hui la fierté de tous les pays qui composent cette zone géographiques dont notamment le Mali et le Sénégal dans sa partie orientale. La fulgurance et l’immense notoriété des rois du Mandé dont notamment Kankou Moussa qui distribua de l’or pendant tout son parcours pour rallier la Mecque et de Soundiata Keita qui aura comme crédo la démocratisation du partage équitable de l’ensemble des ressources naturelles, marqua à jamais les esprits les plus sceptiques.

Il faut noter que toutes ces civilisations et les immenses richesses en or ayant conduit à leur apogée fut l’œuvre d’ouvriers artisanaux ou orpailleurs négros africains qui avec des moyens rudimentaires ont su donné à ces empires leurs lettres de noblesses à travers le monde soit au XII et XIIe siècle donc bien avant la Révolution industrielle assez récente. Si ces empires sont reconnus partout dans le monde avec une unanimité inégalable, c’est essentiellement dû aux vertus cardinales de l’activité d’orpaillage sans laquelle l’Afrique n’aurait jamais connu la noblesse de l’or. Autant la Traite négrière a été faite par des moyens rudimentaires, autant l’activité d’orpaillage a été le moteur premier du développement des premières civilisations négro africaines. On remarquera que l’Afrique de l’Ouest notamment les empires du Mali et du Ghana sont essentiellement composés de populations mandingues aujourd’hui entre la Sierra Léon, le Mali, la Cote d’Ivoire, le Ghana, la Guinée Conakry, le Burkina Faso et la partie orientale du Sénégal (Kédougou et Tambacounda).

Ces populations mandingues sont les précurseurs de l’activité d’orpaillage. C’est pourquoi tous les concepts dans cette activité sont des vocables mandingues. On peut citer pèle mêle les « Dioura » qui signifie tantôt « site d’orpaillage » tantôt « activité communautaire ou collective », « Tomboulmas » qui signifie «  le gendarme » sensé assurer la sécurité des personnes et des biens dans la communauté donc étymologiquement ce vocable se compose de deux notions « tomg » c’est à dire «  kha tomg » le verbe ou interdire , prévenir et boulmas « l’agent » chargé appliquer les règles d’organisation et de fonctionnement dans le « Dioura »Les règles d’organisation et de fonctionnement sont édictées par la communauté elle-même sous l’œil vigilant du chef de la Communauté souvent chef de Village ou chef coutumier. Convenons donc, que si l’orpaillage a été le moyen historique de l’exploitation minière en Afrique noire, elle ne saurait être considérée comme une activité de second rang ni une activité criminelle mais plutôt une démocratisation de plus en plus indispensable des ressources naturelles entre communautés autochtones et sociétés minières.

L’orpaillage était d’abord une activité post récolte permettant aux populations de vivre dignement, de s’habiller et de subvenir aux besoins vitaux sans s’aventurer à l’exode rurale combattu toujours par l’État. Les crises économiques mondiales ont contribué largement à la ruée vers l’exploitation minière et l’insuffisance ou l’absence de moyens modernes, les populations ont fait recours aux pratiques ancestrales comme de coutume dans toutes civilisations afin de fuir la pauvreté et le chômage. Nos États ont avoué leur impuissance à enrayer le chômage et l’immigration clandestine faisant des milliers et des milliers de morts au fond des océans, la seule issue devient alors l’orpaillage. Aujourd’hui l’orpaillage devient de plus en plus le moteur même du développement de la région de Kédougou et presque le premier pourvoyeur de devises devant l’agriculture et les envois de la diaspora et d’ailleurs nombreux sont les émigrés de retour de l’Espagne, de l’Italie et de la France qui ont retrouvé leur dignité dans cette activité économiquement et socialement rentable et indispensables pour les populations.

Chaque suspension même temporaire de l’orpaillage par les autorités étatique, plonge systématiquement l’économie régionale dans le noir, les flux bancaires en chute drastique, les réseaux transports routiers presque aux arrêts, la qualité de vie se détériore et le désespoir s’installe toujours à Kédougou. Qu’en est-il des autres vertus de l’orpaillage dans le développement économique et social du Sénégal Oriental notamment la région de Kédougou ?

B _ _ _ L’ORPAILLAGE, UN MOYEN DE PARTAGE EQUITABLE  DES RESSOURCES NATURELLES.

L’espoir grandissant de l’installation des sociétés minières dans la région de Kédougou a très tôt laissé place au désespoir immense provoqué par des alibis tantôt vrais tantôt fallacieux du manque de mains d’œuvres locales qualifiées et les licenciements mains courantes. La région de Kédougou malgré les immenses ressources naturelles que regorge son sous-sol ne parvient toujours pas à profiter de ses potentialités pour asseoir son développement économique. Elle souffre de tous les maux mais grâce à l’orpaillage, les populations autochtones et du reste du pays trouvent leurs comptes. Les sociétés minières ne travaillant que pour leurs intérêts égoïstes avec des miettes laissées à l’État au moment ou le système sanitaire de Kédougou demeure moribond soutenu par l’absence criard d’infrastructures sociales économiques de base etc.

L’orpaillage a réussi aux populations là ou elles sont desservies par les sociétés minières et les pouvoirs publics par le laxisme notoires des cahiers de charges et les permis d’exploitations. L’État ne peut plus recruter alors que la demande sociale en emploi est croissant doublant presque chaque année au Sénégal cf. l’ANSD (Agence Nationale de la Statistique et la Démographie), les sociétés minières font plus dans le licenciement que dans le recrutement sous prétexte de crises économiques mondiales, le fond social minier devient de plus en plus chimérique dont l’apport aux communautés impactées se limite presque à la charité ou du saupoudrage. L’orpaillage s’avère alors incontestablement le seul moyen véritable permettant aux populations oubliées par les cahiers de charges des sociétés minières et de l’État, d’accéder et profiter des maigres opportunités qui leur reste pour bénéficier de leurs droits les plus élémentaires sur les ressources naturelles de leur terroir.

C _ _ _ L’ORPAILLAGE, UNE VERITABLE ACTIVITE ECONOMIQUE PORTEUR DE DEVELOPPEMENT:

De l’orpaillage comme activité post récolte jadis pratiqué par les peuples mandingues dans le Bélédougou notamment à Mamakhonon, les crises économique surtout des années 2000 ont précipité les populations d’origines diverses dans l’exploitation traditionnelle de l’or. Et ce fut la ruée vers l’or et vers Kédougou. Aujourd’hui il est incontestable que l’âme économique de la Région de Kédougou se trouve dans le succès de l’orpaillage. En moins de 10 ans, cette région qui ne connaissait qu’un seul système financier décentralisée ou mutuelle d’épargne a vu l’installation des plus grandes banques du monde et elle détient presque le taux le plus élevé des flux bancaires quotidien au Sénégal chiffrées en milliards de francs CFA par an.

Le Logement en moins de 10 ans qui était gratuit ou au maximum de 3000f/mensuel, se retrouve brusquement à cent cinquante milles francs (150.000F) l’appartement et la simple chambre à quarante milles francs (40.000F). Et cerise sur le gâteau, la pénurie de logements est réel et le besoin grandissant au quotidien. Les agents fonctionnaires ou salariés jadis les « plus riches » dans la région se retrouvent presque au bas de l’échelle sociale tant la vie devient de plus en plus chère et le logement inaccessible aux fonctionnaires à revenu moyen. Le panier de la ménagère a connu une flambée jamais connue dans l’histoire de la région. Le poulet local qui coutait entre huit cent francs CFA (800) et mille francs (1000F) est vendu comme le petit pain à dix milles francs CFA (10.000F) l’unité et n’en parlons pas du petit ruminant.

Grâce à l’activité d’orpaillage, la région a connu un dynamisme économique et social sans précédent, il est facile de voir des constructions s’élever à la vitesse de la rose partout dans la Ville et les villages sons électrifiés avec des panneaux solaires par les populations elles-mêmes .Au mêmes moment les sociétés minières ont élu domicile à Dakar à sept cent kilomètres de Kédougou ne participant ni à l’effort de construction de logement ni aux paiements de droits et taxes aux collectivités locales qu’elles impacts assez sensiblement : dégradation accélérée des routes, pollutions de l’environnement et la nappe phréatique à Saraya et la santé publique par les produits chimiques (mercure et cyanure…) (cf.) tous les rapports de la société civile. Seule solution indispensable, les pouvoirs publics et les collectivités locales doivent en synergie procéder sans délai à l’instauration de taxes correspondant à la dégradation de l’environnement des collectivités locales et aux paiements de l’impôt obligeant les sociétés à élire domicile dans leur zone d’intervention et mettre en œuvre le fond social minier existant que de nom.

Entre 2006 et 2016 soit dix ans, la modernisation des « cités » (villes de Kédougou et villages) ont changé radicalement de visage. L’urbanisation de Kédougou a connu un taux d’accélération jamais connu passant selon les estimations de l’ordre de 10 à 80 %. La construction d’habitants sociaux a flambée emportant l’apogée du commerce de matériels de construction (ciment, fer, etc.), le développement exponentiel du transport de personnes et de marchandises (créations d’agence de voyages, d’entreprises alimentaires etc) et une surpopulation de la région allant de simple au triple. La Ville de Kédougou s’est totalement métamorphosée, voyant les abris de fortunes (cases en pailles ) cédant la place aux constructions les plus modernes permettant mêmes aux populations d’héberger les services étatiques par le système de « maisons conventionnées » sans quoi l’Administration serait « dans la rue » ou « sans abris ». Kédougou devient alors une des villes les plus chères du pays à l’image de Mbour ou le tourisme a aggravé le niveau de vie, le logement etc.

Certains villages comme Badioula, Kharakhéna, Khossanto, sont devenus de véritables cités modernes en moins de dix ans passant d’abris de fortunes à constructions modernes et de villages sans activité économique à véritable pôle économique. A Kharakhéna et Tenkoto-bélédougou l’unité de glace vendue à 75 ou 100F à Kédougou ville, est cédée entre 500 et 700F selon la situation de l’orpaillage et les femmes commerçantes se font des chiffres d’affaires journalières de quarante milles francs CFA (40.000F) à soixante mille francs CFA (60.000F) ce qu’aucun fonctionnaire de l’État ni salarié des sociétés minières ne gagne. Aujourd’hui il est incontestable que toutes les activités économiques et sociales de la région dépendent viscéralement de l’émergence de l’orpaillage.

L’orpaillage s’avère concrètement le premier secteur d’activité qui draine des dizaines et des dizaines de milliards par an et aux profits des populations, de l’État et surtout des banques. D’ailleurs les différentes suspensions administratives temporaires qu’a connu l’orpaillage, a toujours plongé les banques dans l’agonie avec de flux financiers qui tombe drastiquement allant presque de cinquante milliards à un milliards et toutes les autres activités économiques (transport, commerce, construction, agriculture, etc.) se retrouvent aussi au rouge .NB : Les prochains rapports officiels de l’État confirmeront à coup sur toutes ces tendances si tels n’est pas déjà le cas. Nombreux sont les élèves et les étudiants de la région qui grâce à l’orpaillage, parviennent aujourd’hui à s’autofinancer pour leurs éducation et la formation ici à Kédougou et ailleurs à Dakar et en France.

D _ _ _ L’ORPAILLAGE, UN SECTEUR POURVOYEUR D’EMPLOIS:

Les États ont avoué leur impuissance à répondre favorablement aux demandes croissant d’emploi des jeunes et autres et les sociétés minières guidées par leurs soucis accru de profit,  relègue la question de l’emploi des jeunes au cadet de leurs soucis. Il est indéniable que l’État ne peut pas trouver emploi à tous les jeunes de Kédougou ni du Sénégal tout entier mais la réalité est têtue : il faut laisser accompagner et sécuriser les jeunes qui travaillent déjà dans l’orpaillage et contribuent sensiblement au développement économique et social de la région. Si l’Etat est incapable réellement de trouver emploi pour les jeunes de la région, ce serait criminel voire inhumain, de leur ôter le seul fromage que la nature leur a offert sur la terre leurs ancêtres, par des arguments tirés par les cheveux.

Aujourd’hui seul l’orpaillage, a su permettre à des milliers de jeunes demandeurs d’emplois auprès de l’État et des sociétés minières en vain, de trouver place dignement dans la vie économique et sociale. Il est de notoriété publique, que l’orpaillage est le premier secteur pourvoyeur d’emploi totalement incomparable aux maigres opportunités qu’offrent l’État et les sociétés minières réunies. D’ailleurs l’État ne recrute presque plus et les sociétés minières font plus dans le licenciement au moment ou le taux de recrutement frise le ridicule. Les estimations donnent à l’orpaillage plus de 90 % de taux d’insertion des jeunes au moment ou les taux d’insertion de l’État et sociétés minières serait de l’ordre « 1 à 10 % ».

La croissance économique de la région de Kédougou se mesure en réalité par le seul baromètre crédible et évident qu’est « l’orpaillage ».En réalité, si sur 1000 jeunes de Kédougou et du Sénégal sont actifs dans la région, il s’avère évident que plus de 900 d’entre eux le sont grâce à l’orpaillage et peut être 7 dans l’Administration dans les tâches ménagères et 93 dans les sociétés minières et les projets et programmes de l’État comme le Programme d’Appui au Développement Agricole et l’Entreprenariat Rurale (PADAER) et le DAC (Domaine Agricole communautaire). D’ailleurs ce DAC de Itato ne charme même plus la jeunesse et est obligé de faire trop souvent recours à « la main d’œuvre  en milieux carcérale » vue l’éloignement par rapport aux concessions et surtout l’opacité qui entoure son organisation et son fonctionnement.

Ce DAC produirait du poisson estimé à des tonnes mais aucun point de vente officiel n’existe à ce jour depuis plus d’un an pour ne pas dire que le crédo «  le DAC nourrit Kédougou en poisson » se traduit sur le terrain en le « DAC dessert Kédougou ». Les grands projets ou programmes de l’État dont notamment le FONGIP demeure une chimère pour toute la jeunesse avec presque zéro projet financé jusqu’à présent du fait de ses procédures contraignantes imposant aux futurs bénéficiaires le paiement de deux taux qui pourraient se retrouver au-delà du seuil permis par la Banque Centrale. Le bénéficiaire aura à payer un taux de garantie de l’ordre de 6,5 % au FONGIP et additionné à un autre taux de crédit de l’ordre de 11 à 15 % à la banque, ce qui reviendra à payer un taux global de 16,5 % à 21,5% alors que la garantie du FONGIP n’épargne pas le bénéficiaire des garanties lourdes de la banque.

E _ _ _L’ORPAILLAGE, UNE SPECIFIE CULTURELLE ET CULTUELLE REGIONALE A CONSERVER:

Dans l’exploitation minière traditionnelle appelée « orpaillage », il y a toute une dimension culturelle et cultuelle à préserver et qui relève naturellement de  notre patrimoine culturel et ancestral. Ce patrimoine culturelle porté par l’orpaillage depuis des millénaires, est difficilement explicable aux esprits non avertis ni autochtones mais il mérite toute une attention particulière pour ne pas tuer une « mythologie » qui a survécu au temps. Cet aspect culturel et cultuel de l’orpaillage se manifeste à tous les niveaux, du choix ses sites d’orpaillage, du choix des jours d’orpaillage, des acteurs sur le terrain, des cérémonies coutumières d’ouverture des sites d’orpaillage, des types de sacrifices … ont été déterminant dans la sacralité de cette activité.

D’ailleurs, de toutes les activités humaines en Afrique noire : commerce, élevage, agriculture… seule l’orpaillage a su résister au temps et a toujours connu une croissance fulgurante au fil des années.Donc au titre des rites culturels et cultuels, l’orpaillage doit être inscrit au fronton de l’histoire culturelle et traditionnelle d’Afrique. L’orpaillage est pour la tradition mandingue et sa Culture ce qu’est le « Ndeupp en pays Lébou », ou du sacré dans l’agriculture Égyptienne ! Il est donc clair qu’on n’éradique pas une tradition millénaire ni la culture de tout un peuple celui du vaillant peuple mandingue et surtout quand il nourrit son monde.

F _ _ _ L’ORPAILLAGE, UN SALUT POUR L’ENVIRONNEMENT:

L’exploitation minière industrielle cause  de véritables catastrophes naturelles en termes d’environnement avec les immenses et lourds moyens employés, du système d’exploitation et des produits utilisés dans le traitement de l’or dont notamment le mercure et le cyanure. L’exploitation industrielle de l’or ou des ressources minières  à laisser des images inhumaines et dramatiques pour certains pays comme l’Angola (l’enclave de Cabinda), l’Afrique du Sud, les pays d’Amériques latine, … avec des milliers et des milliers de km2 de forêt irréversiblement détruites, des sols définitivement inutilisables ni pour l’Agriculture ni pour la plantation de toutes natures, des millions et des millions de pâturages à jamais détruits et une pollution systématique et systémique des nappes phréatiques etc.

Il est difficile voire impossible d’énumérer avec précision les nombreuses conséquences de l’exploitation industrielle des ressources naturelles sur la vie humaine compromettant même très souvent la possibilité de vie dans certaines zones d’exploitation sur des milliers de kilomètres. C’est donc dire que l’exploitation industrielle des ressources minières est synonyme de déforestation immense, de sources de maladies incurables, de sacrifice tantôt de la qualité de l’eau tantôt la disparition de l’écosystème, de la faune et de la flore, de la qualité de l’eau bref une dégradation inévitable de la qualité de Vie.

Les régions sud du pays constitue les seuls poumons verts de la Nation et l’exploitation industrielle est un vecteur incontestable de l’avancée du désert, le Président Senghor n’aurait dit-il pas raison, s’il qualifiait aussi ce type d’exploitation moderne de « mal nécessaire » tant elle causes de terribles conséquences avec des études d’impact environnement et social souvent en porte à faux avec les réalités tant les pays du tiers monde comme le Sénégal en aurait nécessairement besoin (cf) l’ensemble des rapports de la société civile à travers le monde. L’orpaillage donc s’avère une goutte d’eau dans l’océan. L’orpaillage malgré très souvent les nombreuses critiques téléguidées ou télécommandées par les lobbyings ou multinationales ou sociétés minières étrangères, n’occupe que de petites surface allant en général d’un à dix hectares soit au maximum un km2 et de petites profondeurs à la limite des puits.

L’orpaillage n’utilise que des moyens en réalités très rudimentaires et limités au maniement de la force humaine (pics, pèle, petits moteurs).Ce qui explique que contrairement aux conséquences des exploitations industrielles ou la réhabilitation des sites constituent un casse-tête pour tous les pays ayant des ressources minières, la réhabilitation des sites d’orpaillage peut être fait très facilement par des activités communautaires de base ou par des collectivités locales mais surtout une nouvelle trouvaille du services des eaux et forêts demeure une politique assez rentable pour l’État.

Les sites d’orpaillage vu que la géographie physique démontre que la région de Kédougou est une pente versante d ou le ruissellement des eaux de pluies dégradent sensiblement les sols et la rétention d’eau presque impossible, le service des eaux et forêts a trouvé nécessaire de profité des retenues d’eau par les petits trous provoqués par les orpailleurs pour reboiser beaucoup de périmètre avec des économies considérables sur l’investissement qu’il aurait dû faire en matériels et main d’œuvre pour creuser. Il est donc clair, que cette politique du service des eaux et forêts, expérimentée avec succès éclatant dans certains villages de Kédougou comme à Samécouta, Diagri,  peut être mise à profit par les associations communautaires de base et les collectivités locales pour rentabiliser davantage le développement de l’orpaillage qui devient ou moyen efficace pour l’émergence de la « Grande Muraille Verte » chère au Sénégal.

Les sites d’orpaillage constituent à n’en pas douter des potentialités énormes pour les politiques publiques de reboisement et de lutte contre l’avancée du désert du fait qu’ils représentent un système efficace de rétention d’eaux de ruissellement. D’ailleurs les zones d’orpaillage ne sont pas en général des zones arables ou propices à l’agriculture même si des cas isolés sont remarquables, mais des superficies très souvent pierreux trop accidentés, montagnardes ou mêmes les arbres ont du mal à se développer faute d’eau. L’orpaillage permet donc à ces zones d’être propices au reboisement vu l’énorme capacité de rétention d’eau durant presque toute l’année. Malgré les critiques souvent infondées, l’utilisation de produits chimiques par les orpailleurs s’avère dérisoire par rapport aux sociétés minières pourtant « encadrées » par l’État.

G _ _ _L’ORPAILLAGE, UN MOYEN D’AUTOFINANCEMENT DE L’AGRICULTURE !

Les pouvoirs publics ont souvent misent en place des projets et programmes agricoles comme le PROMER, le PADAER, la SODEFITEX, Le PAPIL etc. pour le développement de l’agriculture dans la région mais ces investissement ont connu différentes fortunes. S’il est vrai que le PADAER, la SODEFITEX, le PAPIL ont connu des succès dans le développement agricole et dans le cadre de la sécurité alimentaire, force est de constater que la manne financière chiffrées en milliards n’a pas réellement donné tout l’impact nécessaire. Aujourd4hui plus que hier, l’orpaillage s’est avéré un moyen déterminant et une source d’autofinancement de l’agriculture pour les populations, de loin plus efficace et plus sûr que le système bancaire classique plus attirés par le profit systématique que le développement réel.

Pour preuve, entre 2014 et 2016 des politiques de subventions du matériel agricole dans le cadre de la modernisation de l’Agriculture ont été décidées par l’État et les populations ont adhéré massivement par la souscription auprès du service de la Direction Régionale du Développement Agricole (DRDR) mais les suspensions administratives de l’activité d’orpaillage soi-disant pour pousser les orpailleurs vers l’agriculture, ont été dramatiques. Les suspensions ont obligé systématiquement et de façon systémique l’essentiel des souscripteurs qui en réalité comptaient sur les revenues tirées de l’orpaillage pour se procurer le matériels agricoles, conséquences la modernisation de l’agriculture dans la région serait presque hypothéquée si une véritable volonté de développement de l’orpaillage n’est pas mise à jour.

H _ _ _ L’ORPAILLAGE, UN VERITABLE MOTEUR DES POLITIQUES PUBLIQUES: 

Toutes les théories économiques ont démontré qu’à chaque zone géographique ses spécificités de développement et ses potentialités propres pour ne pas dire comme les économistes à « chaque région sa vocation économique ». Tenter donc de réinventer la roue serait une perte énorme de temps et de devises. Vouloir développer des villes et régions comme Thiès, Mbour, Saint-Louis ou Kaolack par l’orpaillage serait une véritable aventure ambigüe à la place de l’industrialisation de la pêche artisanale, du tourisme balnéaire etc. La région de Kédougou à historiquement sa vocation agricole et sa vocation minières et vouloir tuer l’orpaillage au profit de l’industrialisation au lieu d’encadrer et de promouvoir véritablement l’orpaillage et l’exploitation industrielle et assurer la démocratisation de la redistribution des ressources naturelles constituerait manifestement une atteinte grave aux droits et libertés fondamentales des citoyens (cf )la Constitution sur les droits des populations sur les ressources naturelles de leurs terroirs.

Ce qui est remarquable et vérifiable dans tous les services de l’État présents dans la région, c’est que l’orpaillage est devenu par la force des choses, le principal moteur du développement économique durable de la région. C’est l’orpaillage qui tire tous les autres activités économiques  dont notamment la construction, le commerce, l’Agriculture, les transports etc. L’orpaillage s’offre alors à l’État comme l’une des principales alternatives crédibles au côté de l’Agriculture pour le développement durable de la région de Kédougou. Cependant la sécurité des orpailleurs demeure fragile et les relations entre forces de défense et de sécurité ne sont pas des meilleures tantôt les abus de droits sont monnaie courante et les orpailleurs illicitement opprimés tantôt les orpailleurs sont présumés des criminels alors qu’ils sont aujourd’hui les véritables moteur de la croissance économique de cette belle région. A l’État, l’encadrement et la sécurité et aux orpailleurs le développement économique et social.

Amadou Séga KEITA

Juriste Conseil

Ancien assistant à la faculté de Droit de l’UCAD

Spécialiste du droit économique

Expert du système bancaire

E-mail : asega.keita@gmail.com

www.kmayoo.com

kmayoo@kmayoo.com

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