La classe politique «invalide» Aly Ngouille Ndiaye
L’arrêté n°016133 du ministre de l’Intérieur fixant le montant de la caution pour les élections départementales et municipales du 1er décembre prochain ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique.
Interpellés hier, jeudi 4 juillet, des responsables des trois pôles engagés dans les concertations sur le processus électoral au niveau de la commission cellulaire sur le dialogue politique rejettent le montant de dix millions de caution arrêtée pour chaque élection (municipale et départementale) par le ministre de l’Intérieur et disent être à l’écoute de la commission du général à la retraite Mamadou Niang.
A peine rendu public, l’arrêté n°016133 fixant le montant de la caution pour les élections départementales et municipales du 1er décembre prochain signé le 3 juillet dernier par le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye, divise la classe politique. En effet, interpellés hier, jeudi 4 juillet, des acteurs politiques notamment des responsables des trois pôles engagés dans les concertations sur le processus électoral au niveau de la commission cellulaire sur le dialogue politique ont diversement apprécié le montant de dix millions pour chaque élection (municipale et départementale) retenu par le ministre de l’Intérieur pour la caution.
Coordonnateur du pôle des non-alignés au niveau de la commission cellulaire sur le dialogue politique, Déthié Faye est le premier à rejeter le montant fixé par Aly Ngouille Ndiaye. «Nous considérons que cette somme est trop élevée», a-t-il d’emblée martelé. Avant de rappeler : «A la rencontre avec le ministre de l’Intérieur, nous avions demandé que ce montant de la caution ne soit pas supérieur à cinq millions par type d’élection. Mais, aujourd’hui, le ministre a finalement décidé de porter ça à dix millions par élections».
Poursuivant son propos, Déthié Faye a toutefois assuré de son grand espoir quant à la revue en baisse de ce montant de la caution fixé, selon lui, sur la base d’une «démarche formaliste voire légaliste». «Le ministre est dans une démarche formaliste voire légaliste. Il a juste fait les choses comme le lui demande la loi qui lui donne la prérogative de fixer le montant de la caution par arrêté au plus tard 150 jours avant la date des élections, mais pour nous, les véritables actes en perspective des prochaines locales seront celles décidées au niveau du dialogue politique. Nous sommes en discussion sur cette question au niveau du dialogue politique et nous allons œuvrer ensemble à trouver un consensus sur un montant raisonnable et acceptable pour ces élections afin que la caution ne soit pas un moyen d’élimination de candidatures.
Et si nous arrivons à trouver un consensus sur un chiffre, c’est celui-ci qui sera retenu. Ceci pour dire que c’est la décision finale des discussions en cours qui devrait permettre de poser de véritables actes allant vers les prochaines élections». Joint également au téléphone sur cette question, Moctar Sourang, coordonnateur du Front de résistance nationale conforte cette idée d’une modification ultérieure de ce montant de la somme et assure que l’arrêté du ministre de l’Intérieur est à titre «provisoire» dans le sens du respect de ses obligations par rapport à la loi électorale en vigueur qui sera modifiée au termes du dialogue politique en cours. «Nous sommes convaincus que cette loi électorale va être modifiée. Pour nous, cette mesure est provisoire parce que nous sommes sûrs qu’un consensus va être trouvé et le ministre prendra même un recul pour modifier ce qu’il a décidé dans son arrêté car, il appartient aux acteurs politiques de fixer la caution et les règles de jeu électoral et non au ministre de l’Intérieur», tranche le coordonnateur du Front de résistance nationale. Pour sa part, Cheikh Sarr, un des plénipotentiaires de la coalition Benno Bokk Yaakaar (Bby) soutient que le ministre de l’Intérieur est dans son rôle. «C’est le code électoral qui lui impose de prendre un arrêté fixant le montant de la caution après avoir au préalable consulté la classe politique mais aussi l’arrêté fixant le contenu de la fiche de collecte des parrainages à 150 jours avant la date des élections».
Loin de s’en tenir là, Cheikh Sarr a précisé au sujet du montant de dix millions qu’il «a été fixé sur la base de la rencontre organisée par le ministre de l’Intérieur le 1er juillet dernier avec des acteurs politiques. Rencontre au cours de laquelle, selon l’ancien maire de la ville de Guédiawaye, «des propositions parfois supérieures ou inférieures à la somme retenue ont été faites».
Poursuivant son propos, Cheikh Sarr renvoie ainsi la balle au camp des partisans du dialogue politique. «Au-delà du débat sur ce montant fixé par le ministre de l’Intérieur, il faut retenir que les discussions dans le cadre du dialogue politique sont toujours en cours entre acteurs politiques autour de plusieurs questions concernant le processus électoral de manière globale mais aussi plus particulièrement celles relatives aux prochaines élections locales. Et l’une de ces questions en discussion au niveau de ce dialogue politique est celle relative au montant de la caution. Et, le ministre de l’Intérieur a pris l’engagement conformément aux directives du président de la République, en cas de consensus des acteurs, de prendre un nouvel arrêté qui va inclure toutes les nouvelles mesures décidées dans le cadre de ce dialogue politique».
kmayoo@kmayoo.com
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